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RobotsJeff (cc-by-sa 2.0)

Le thème du robot journaliste, pour le futurologue ordinaire, est l’un des sujets de l’année 2015 (après une année 2014 obnubilée par les promesses et déboires des drones en tout genre). Et ce n’est qu’un début. Les algorithmes, qui depuis quelques années déjà trient, filtrent, classent ou disséminent, vont se mettre à produire des articles.

Ils produisent déjà, d’ailleurs, on le sait depuis qu’AP ou Forbes, aux Etats-Unis, l’ont fait savoir. Mais le plus intéressant, dans cette histoire, c’est moins le recours à ce technologies en tant que telles que leur réception.

Sait-on seulement distinguer, dans un article simple et factuel, l’article produit à la va-vite par un rédacteur et celui composé efficacement par un algorithme bien calibré ?

L’année dernière, déjà, une petite étude réalisée en Suède avait fait son (petit) effet : la méthodologie était artisanale, mais le résultat bluffant.

Sur 46 étudiants appelés à se prononcer sur les qualités et défauts d’un compte-rendu de match, les robots semblent l’avoir, peu ou prou, emporté sur le rédacteur du LA Times. Pis encore : sur les 27 ayant lu l’article rédigé par un algorithme, 10 d’entre eux ont cru qu’il l’avait été par le journaliste. Tandis que, sur les 18 ayant lu l’article du rédacteur spécialisé dans le sport, 10 étudiants ont cru y voir la main d’un algorithme.

Autrement dit, sans même d’évoquer l’écheveau de questions qui devront se poser (et se posent déjà) à nous, regardons d’un peu plus près. Editorialement, dans certains cas, on y est, c’est difficile de le contester.

Voyez plutôt. Le "Sunday Review" du NYT, souhaitant sans doute perturber la quiétude de ses lecteurs habituels, s’est fendu d’un quiz publié début mars. En huit extraits de textes singuliers, il suffit de se prononcer sur l’origine supposée dudit article. Et en huit réponses, on mesure très bien l’indécidabilité, dans certains cas, de l’origine. Qui est l’homme ? Qui est l’algorithme ?

Allez-y, essayez : cliquez-là.

Ce n’est qu’un début, on vous dit.

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