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Comprendre pourquoi les journalistes ont quitté le métier, entre 2008 et 2013. Quelles sont les contraintes pratiques et éditoriales qui ont fait pencher la balance? Ces questions ont fait l'objet d'une étude universitaire menée sur le marché belge francophone, par Hélène Brédart de l'université de Liège. Une étude locale donc, mais des conclusions aisèment transposables à la situation dans les médias français.

Détaillée dans la revue Journalistes de l’AJP, par Jean-François Dumont, les 38 entretiens qualitatifs ont mis en exergue :

  • Un décalage entre la vision du métier et la réalité des conditions de travail.
  • L'inadéquation entre les valeurs défendues individuellement et la pratique du média, ainsi que les entorses à l'éthique.
  • Le manque d'influence sur la ligne éditoriale et les orientations stratégiques du média.
  • La multiplication des tâches, notamment due à la multiplication des supports.

Autre enseignement, la décision de quitter le métier est vécu comme un crève-coeur, un renoncement à une profession qui est vécue comme une passion et un idéal.

Parmi les autres motifs invoqués :

  • Le manque de temps et le décalage entre les ambitions journalistiques affichées et la logique de flux tendu.
  • La dépossession des productions : des contenus toujours plus courts, des sujets imposés et retravaillés.
  • De la lassitude et l'impression d'"avoir fait le tour".
  • La faiblesse du salaire et le manque de gratification tout au long de la carrière (NDLR: les salaires belges sont nettement inférieurs à ceux pratiqués en France).
  • Des horaires lourds et des difficulté pour concilier vie sociale et vie professionnelle.
  • L'impact des restructurations sur le moral, doublé d'une ambiance tendue dans les salles de rédaction.

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