Sélectionner une page
artifice flickr cc Yann CaradecFlickr cc Yann Caradec

Placer les journalistes face aux statistiques autour de leurs productions a un impact direct sur leur état émotionnel. C'est ce qui ressort d'une étude du Tow Center for Digital Journalism de l'école de journalisme de Colombia aux Etats-Unis. L'étude, dirigée par Caitlin Petre a été publiée le 7 mai 2015. Elle porte sur trois cas : Chartbeat, The New York Times et Gawker Media.

Il en ressort plusieurs conclusions, dont la principale : l'impact immédiat des statistiques sur la psychologie des journalistes. Excitation, anxiété, doute, triomphe, démoralisation, selon les résultats obtenus. Pour l'auteur de l'étude, les responsables de rédaction devraient considérer les effets potentiels des données de trafic, non seulement sur le contenu éditorial, mais aussi sur les travailleurs dont ils ont la responsabilité. Il est fréquent que les journalistes deviennent obsédés par ces mesures même si ce ne sont pas les seuls critères sur lesquels ils sont jugés.

Pour Caitlin Petre, l'enjeu serait de savoir prendre du recul par rapport aux mesures, en ménageant des moments de réflexion, pourquoi pas avec des points de vue de chercheurs extérieurs à la rédaction.

Ce qui est mesuré, comment, par quel outil, et, surtout, ce qui ne l'est pas devrait rester au coeur des préoccupations. Parce que la fonction sociale de l'information ne serait pas aussi facilement mesurable que le nombre de partages, de pages vues ou le temps passé sur un article.

Lien