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1664346876_c7637261d7_zm anima (via Flickr)

Et si le paiement à l’article en ligne était l’une des solutions pour répondre à la baisse des ventes au numéro et de l'abonnement des journaux ? Le sujet agite les éditeurs depuis que Blendle - la start up hollandaise que l’on ne présente plus - s’est lancée. Déployée aux Pays-Bas en 2014, puis en Allemagne en 2015 et aux Etats-Unis en 2016 avec une offre d’articles issus d’une vingtaine de titres (dont le New York Times), l’appli a atteint le million d’utilisateurs en août dernier. Des utilisateurs plus jeunes (30 ans en moyenne) que les lecteurs habituels des journaux, habitués à s’informer via les médias sociaux en picorant des contenus provenant d’une multitude de sources.

Blendle n’est pour l’instant pas parvenu à trouver un accord avec les éditeurs français. Les grands quotidiens en particulier se montrent réticents à l’idée de reverser une commission (30% environ) sur la vente de leurs contenus et de laisser un tiers collecter des données sur leurs lecteurs. Ils craignent aussi que la vente à l’article ne viennent cannibaliser l’abonnement numérique qui commence juste à décoller.

Cela n’a pas empêché plusieurs challengers d’émerger depuis deux ans sur le marché hexagonal, à commencer par Articly qui a ouvert son service mi-septembre avec une quarantaine d’éditeurs (parmi lesquels Géo, Alternatives économiques ou Le Parisien) et des articles proposés entre 20 centimes et 1,20 euros. On peut citer également Qiota, qui propose une solution de monétisation aux éditeurs avec un compte utilisateur unique et s'apprête à signer avec un premier groupe de presse, ou bien Newsily qui mise, à l'instar d'un Deezer pour la musique ou d'un Netflix pour les séries TV, sur l'abonnement mensuel à une offre globale de contenus payants.

Il est trop tôt pour dire si le jeu en vaut financièrement la chandelle pour les éditeurs. Si les plateformes de paiement à l’article ne rapportent pas encore des milles et des cents, les éditeurs y voient cependant déjà un intérêt : habituer les plus jeunes à payer (un peu) pour accéder à un journalisme de qualité.

NB : Qiota et Newsily sont adhérents de Ouest Médialab et sont venus présenter leur solution à Nantes, lors du dernier Médialab SpeedTraining

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