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Take 1 - 1960's Audio System - Ford ThunderbirdJimmy Baikovicius (cc-by-sa 2.0)

A l’intersection du lieu et du contexte, il y a le smartphone. Et le flâneur (urbain). « Detour » est une application mobile qui vient de naître, aux Etats-Unis, cherchant précisément à mettre à la disposition de ses utilisateurs (marcheurs connectés, piétons curieux) des podcasts pertinents et enrichis en fonction de la géolocalisation.

Il ne s’agit pas de bombarder en temps réel des informations (en mode « hard news » géolocalisé), mais bien au contraire, de donner du relief au territoire en l’augmentant de documentaires sonores. L’idée a du chien (quand on sait le succès des podcasts) : surprendre l’utilisateur en lui proposant de se promener, casque vissé sur les oreilles, dans un environnement capable de se raconter. Et « le programme », c’est l’itinéraire. La promesse, c’est donc une « expérience » (un terme en vogue, encore) enrichie des quartiers d’une ville. La réalité augmentée, mais sans avoir les yeux rivés sur son écran.

Détour, on trouve ça où ?

Pour l’instant, l’application Detour n’est disponible qu’à San Francisco (avec, dernière minute, un projet produit sur Austin, au Texas, qui accueille chaque année le festival SXSW), et seuls quelques « détours » sont à la disposition des marcheurs solitaires (uniquement sur iPhone). Et de quoi parle-t-on, quand on parle de « Détours » à San Francisco ? De cette ville hantée en son temps par la Beat Generation, des quais (historiques) de pêcheurs de la côté ouest ou de Tenderloin, quartier électrique, éclectique et marginal.

Derrière « Detour », l’ancien fondateur de Groupon, Andrew Mason. Ce dernier voir en son application l’un des moyens de court-circuiter le marché des « city guides » en proposant, à terme, des documentaires accompagnant au long cours les voyageurs mondialisés.

« Detour », comment ça marche ? 

“Detour” est une application payante. Pour 4.99 dollars, l’utilisateur dispose(ra) d’une banque de programmes audios capables de s’adapter aux circonstances. Chaque histoire suit les pas du promeneur et le chapitrage varie au gré des pérégrinations.

Pour tenir sa promesse, « Detour » mise (pour l’heure) sur le documentaire (et des boîtes de production qualifiées). Un nouveau « Detour » est publié tous les derniers jeudis du mois afin d’enrichir la liste des séries disponibles. Et l’entreprise a fait appel à Radiolab, qui produit le plus souvent des documentaires sonores chiadés pour la NPR, pour travailler sur une série évoquant l’histoire « Serial killers » ayant sévi à Austin, au Texas. Une approche qui, en un certain sens, pourrait inspirer bien des antennes et des rédactions (Radio France, BBC, NPR…) pour repenser la valorisation de leurs archives. Ou offrir quelques débouchés aux producteurs radiophoniques s’intéressant aux narrations interactives.

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