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C’est l'une des bases parfois négligée du métier : choisir ses mots. Jean-Marc Proust de Slate s’attaque à un sujet (presque ?) tabou, celui du langage des journalistes.

ts5tjxqr-1476899433-1James Vaughan/Flickr, CC BY-NC-SA

En proposant une critique de l’essai d’Ingrid Riocreux « La Langue des médias », il rappelle ce qu’on oublie trop souvent. Les mots ont un sens. Et sa conclusion est édifiante : « faute de maîtriser le langage, les journalistes s’intéressent peu aux faits, ils préfèrent promouvoir des idées. »

Ingrid Riocreux, chercheuse associée à la Sorbonne, a disséqué des journaux papier, télévisés et radio pour relever l’usage des mots et le sens que les journalistes peuvent donner à l’actualité. L’usage de mots à connotation politique influence notre façon de comprendre les informations. La chercheuse constate de nombreux choix « partisans » dans les médias étudiés.

Une langue qui s’appauvrit

En analysant le contexte, l’usage, la prononciation mais aussi les contre-sens courants, elle souhaite prouver qu’un appauvrissement du vocabulaire provoque des erreurs souvent inquiétantes. Jean-Marc Proust prend l’exemple  de l’usage excessif du terme « en marge » qui peut choquer :

«  Ainsi des violences qui se font désormais «en marge» des manifestations, alors qu’elles les accompagnent. «En marge» également, les agressions sexuelles de la place Tahrir en Égypte? Pourtant, les violeurs étaient aussi des manifestants. »

L'ouvrage d'Ingrid Riocreux, repris particulièrement pour critiquer les journalistes, gagne à être connu par la critique de Jean-Marc Proust. Un article à lire pour ne pas se laisser absorber par le quotidien et prendre le temps de penser le vocabulaire des médias.

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