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pexels-photoPhilippe Couve | Médiacademie

Chris Moran a occupé pendant 7 ans le poste de responsable audience au sein du Guardian. Voici ce qu'il a retenu de ces plongées quotidiennes dans les chiffres de fréquentation.

Au moment de prendre de nouvelles fonctions au sein du Guardian, qui dispose de l'un des sites d'informations les plus consultés au monde, Chris Moran revient sur les enseignements qu'il a tiré d'une fréquentation quotidienne des chiffres d'audience pendant 7 ans.

1- Les chiffres appartiennent à la rédaction

Tous les journalistes doivent comprendre que les chiffres sont critiques pour prendre la mesure d'un unvers numérique en perpétuel mouvement. Et ils ne doivent pas penser que Twitter (qu'ils utilisent) est représentatif de l'ensemble du web (et des services qu'ils n'utilisent pas ou moins).

2- Les données ne sont pas tout

Les choix éditoriaux doivent rester humains. Les journalistes donnent leur meilleur quand ils sont informés par les chiffres et non quand ils sont managés par les chiffres.

3- Parfois les chiffres sont inutiles

Les données ne sont pas toujours fiables (comme Facebook l'a avoué récemment) et les chiffres ne constitue pas toujours la bonne manière d'aborder les questions que se pose une rédaction. En outre, les journalistes doivent connaître les biais et les limites des données qu'ils utilisent.

4- Nous devrions prêter plus d'attention au temps passé sur les pages

Le temps passé sur un article donne une assez bonne idée de sa qualité perçue par le lecteur/internaute même si beaucoup d'autres facteurs pourraient influer. Cet indicateur doit être pris en compte pour décider quel format éditorial choisir, en particulier quand il s'agit de formats "interactifs" coûteux à produire.

5- Ne pas utiliser le mot "expérience" si vous n'avez pas défini de cible

Si vous ne définissez pas de cible, de critère d'évaluation et si vous ne tirez pas de conclusion, alors il ne s'agit pas d'une "expérience" ou d'un "test".

6- Les chiffres que vous n'aimez pas sont plus importants que ceux que vous aimez

En résumé, chaque fois que vous utilisez les données sans une démarche scientifique stricte pour défendre une thèse personnelle, alors un petit chat meurt. Il faut distinguer, ce que l'on sait, ce que l'on croit et ce que l'on ne sait pas.

7- Ne pas traiter les audiences en block parce qu'elles utilisent la même plateforme

Facebook et Google sont utilisés par un tellement grand nombre d'internautes que cela correspond à des comportements/besoin différents.

8- Quel est le meilleur moment pour publier ?

Quand votre audience est éveillée et que vous avez le temps pour promouvoir vos contenus.

9- Penser à ceux qui vont lire nos contenus et à la manière dont ils vont en avoir connaissance

Internet est infini mais les capacité de la rédaction ne le sont pas. Il faut donc se concentrer sur les meilleurs moyens d'atteindre son audience pour chaque contenu.

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