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engagement-public-oeuvre-interactiveIllustration tirée du livre La Narration Réinventée (Benjamin Hoguet, 2015)

On ne tarit plus d'éloges au sujet de Benjamin Hoguet. Auteur et créateur interactif, fin analyste des nouvelles écritures, co-fondateur de l'événement Storycode et de l'outil Racontr, on se délecte de chacun de ses articles. On vous parlait d'ailleurs de sa collection d'oeuvres interactives dans la newsletter de février.

Cette fois-ci, Benjamin Hoguet délivre, en duo avec Manon Chauvin, une réflexion sur l'engagement des internautes dans les nouveaux médias. L'engagement, c'est l'investissement que l'on cherche à provoquer chez le public, parfois avec succès, et d'autres fois, sans que l'on comprenne vraiment pourquoi ça a fonctionné.

Leur analyse limpide et étayée s'appuie sur deux exemples de programmes dits "nouveaux médias" :

  • Datagueule, un programme court hebdomadaire de datajournalisme lancé en 2013, qui utilise des données animées pour décrypter un fait de société.
  • Do Not Track, une série documentaire en sept épisodes sur le business du "tracking", grâce auquel des sociétés collectent des informations sur nous [on vous en parlait ici en mai 2015].

Benjamin Hoguet et Manon Chauvin donnent la parole aux auteurs / producteurs des deux programmes pour comprendre ce qu'ils attendent du public (les internautes) et comment ils l'obtiennent. Les deux entretiens déroulent point par point les caractéristiques de l'engagement, c'est clair et ça fait du bien. Extraits :

«La force de Datagueule c’est donc l’engagement social suscité chez les spectateurs et pour le mesurer il suffit de jeter un coup d’oeil aux commentaires sous chaque vidéo hébergée sur YouTube : plusieurs centaines, voire des milliers chaque semaine. (...)

Nous retrouvons ici l’un des principes fondateurs de la création interactive : apprendre à partager avec le public le contrôle sur l’oeuvre. Avec Datagueule, Julien (Goetz) et Sylvain (Lapoix) gardent le contrôle sur le contenu des vidéos, ils décident avec l’équipe quels seront leurs prochains sujets et comment ils seront traités. Mais ils ne s’agrippent pas à ce contrôle une fois la vidéo de la semaine diffusée et ne se placent pas dans une posture de confiscation du débat public.

Et au sujet du webdocumentaire Do not track, qui propose à l'internaute de comprendre le tracking en l'expérimentant concrètement :

La complexité de Do Not Track pour ses créateurs et ses producteurs n’est pas transférée à ses utilisateurs. L’engagement proposé n’est pas celui d’un temps passé à comprendre et maîtriser une interface, mais bien celui d’explorer le sujet avec plus ou moins d’implication et de comprendre en quoi le tracking est problématique à différentes échelles, y compris individuelles.

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